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Quand l’horlogerie s’anime de « mille fleurs »

Les Cristalleries royales de Saint-Louis, société du groupe Hermès depuis 1989, sont connues notamment des aficionados pour leurs presse-papiers « millefiori ». Un métier d’art inconnu en horlogerie, du moins jusqu’à ce jour.
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    Les baguettes sont à la base de la technique des millefiori (Photo : Alfredo Piola)
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    Les baguettes sont coupées en petites portions d’une dizaine de millimètres et placées verticalement dans une coupelle en fonte où elles dessineront un parterre de fleur (Photo : Alfredo Piola)
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    La pose d’un cristal clair en fusion vient solidariser les deux blocs permettant de mettre le décor sous verre (Photo : Alfredo Piola)
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    Mise en forme du bloc de cristal (Photo : Alfredo Piola)
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    Arceau Millefiori 34 mm (Photo : Claude Joray)
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    Arceau Millefiori 41 mm (Photo : Claude Joray)
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    Arceau Pocket Millefiori (Photo : Claude Joray)
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    Arceau Pocket Millefiori (Photo : Claude Joray)
Par : Christophe Roulet
Publié dans : HH Magazine
14.04.2014

Hermès avait déjà fait forte impression l’an dernier en mettant en avant le travail réalisé au sein des Cristalleries royales de Saint-Louis, une société fondée en 1586, propriété du Groupe depuis la fin des années 1980. En l’occurrence, en étroite collaboration avec Jaeger-LeCoultre, la Maison parisienne présentait une pendule Atmos logée dans une troublante sphère de cristal. « Cette première réalisation nous a fait littéralement tomber sous le charme des Cristalleries, expliquaient les responsables produits de La Montre Hermès lors du récent Baselworld. Nous ne pouvions donc pas nous limiter à cette simple série limitée. Inutile de dire qu’à partir de là les idées ont commencé à germer. »

D’autant que Saint-Louis dispose d’un savoir-faire exceptionnel qui s’exprime notamment à travers ses presse-papiers, réalisés selon la technique ancestrale dite « millefiori », dont les premiers datent du milieu du XIXe siècle. Il s’agit tout simplement de la seule cristallerie française à même de maîtriser pareil métier d’art. Autant dire que les équipes en charge de l’horlogerie Hermès n’ont pas mis longtemps à identifier tout le potentiel et l’originalité que pouvaient apporter les Cristalleries au niveau de la création de cadrans aux « mille fleurs ».

« Le temps à l’œuvre »


Pas question toutefois de parler de métier d’art chez Hermès. Cette appellation cède en effet le pas au « temps à l’œuvre », soit l’intérêt porté à des techniques anciennes et artisanales offrant un potentiel d’innovation à même de porter le souffle poétique de la Maison. « Dans ce cas précis, il s’agit de mettre en avant cette technique merveilleuse qui consiste à découper finement des baguettes de couleurs obtenues par la superposition de couches de cristal et d’émail », expliquait brièvement Luc Perramond, CEO de La Montre Hermès.

Le processus est bien évidemment plus complexe qu’il n’y paraît. Dans un premier temps, il s’agit en effet de réaliser des baguettes, elles-mêmes constituées à partir d'une « carottes » monochrome de cristal fondu selon une configuration géométrique. Obtenues par la superposition de couches de cristal sur de l’émail pour en révéler la couleur, ces baguettes ressemblent à des sucres d’orge. La deuxième opération consiste à réunir ces baguettes, coupées en un fagot compact, pour le fondre puis l’étirer sur plusieurs mètres afin d’aboutir une nouvelle fois à une taille baguette au motif à nouveau géométrique mais nettement plus riche.

Le parfum de l’insolite


Ces nouvelles baguettes sont alors coupées en de petites portions d’une dizaine de millimètres, placées verticalement dans une coupelle en fonte où elles dessineront un parterre de fleur. La pose d’un cristal clair en fusion vient finalement solidariser les deux blocs permettant de mettre le décor sous verre. La suite des opérations tient essentiellement à la mise en forme du bloc de cristal ainsi constitué et surtout à la découpe permettant d’obtenir des cadrans de 0,6 mm de hauteur. Principale difficulté : éviter les bulles d’air tout au long du processus en sachant qu’au final cette méthode génère environ 40 % de déchets. Organisées de manière aléatoire ou clairement positionnées selon un motif prédéterminé, ces mille fleurs viennent aujourd’hui animer les cadrans ou couvercles de la collection Arceau. Et la senteur qu’elles dégagent est aussi enivrante que les parfums de l’insolite.

Publié dans : Actualités, HH Magazine
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