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L’intégration industrielle de Parmigiani est à son terme

Au sein des Maisons horlogères indépendantes, Parmigiani, qui emploie quelque 600 personnes pour une production de 6 000 garde-temps en 2013, est probablement parmi les plus intégrées au niveau industriel. Une stratégie parfaitement maîtrisée. Entretien avec Jean-Marc Jacot, CEO de la marque
Par : Christophe Roulet
Publié dans : HH Magazine
30.01.2014

Quel est votre sentiment à la fin de ce Salon international de la Haute Horlogerie 2014 ?


Jean-Marc Jacot, CEO de Parmigiani : Nous sommes encore en phase de croissance, qui va certainement se confirmer cette année. Cela dit, dans un tel contexte, il est plus facile de mettre en place une marque comme Parmigiani en comparaison des Maisons historiques établies que l’on peut considérer en phase de consolidation. Lors de ce SIHH, nos collections ont été très bien accueillies, notamment de la part de nouveaux détaillants avec lesquels nous allons travailler. Je tiens également à relever le succès rencontré par les pièces nées du partenariat avec Pomellato. J’espère d’ailleurs que ce dernier va s’inscrire dans la durée, car il a été négocié au moment où Pomellato passait dans le giron de Kering, un groupe qui est précisément en train d’étoffer son pôle Joaillier-horloger. Mais dans le monde des affaires, tout est possible.

En parlant de croissance, pouvez-vous la chiffrer ?


Notre objectif est d’atteindre une hausse des ventes de 15 % par an, ce qui a été le cas ces deux dernières années, voire mieux avec + 17 % en 2013. Sur l’exercice en cours, nous devrions à nouveau être dans la cible. En ce qui nous concerne, si nous atteignons nos budgets, nous pouvons nous montrer pleinement satisfaits, car nous travaillons pour nos clients et non pour des actionnaires qui ont une vue à court terme en exigeant toujours plus des sociétés dans lesquelles ils sont investis. Il s’agit là d’une situation nettement plus confortable qui nous évite de faire n’importe quoi.

L’intégration industrielle du groupe Parmigiani, qui compte notamment Atokalpa, Elwin, Les Artisans Boîtier, Quadrance Habillage et Vaucher Manufacture, est-elle désormais à son terme ?


Elle est en effet quasi terminée. Nous nous concentrons maintenant sur la croissance de la marque avec, comme matelas de sécurité, ce que nous produisons pour d’autres horlogers. À l’heure actuelle, notre outil industriel travaille à raison de 50 % pour Parmigiani et 50 % pour des tiers. C’est dire si nous avons de la marge. Cette intégration a toujours fait partie d’une stratégie consistant à disposer d’un outil performant, en sachant que pour y parvenir il fallait atteindre un certain niveau de volumes de production. Nous savions donc qu’il serait nécessairement surdimensionné face aux besoins de Parmigiani, mais nous n’y voyons aucun problème. Nous avons toujours été une entreprise ouverte. De plus, en travaillant avec d’autres professionnels de la branche, cela ne peut qu’enrichir notre savoir. Donc, pour répondre à la question, Parmigiani est à l’heure actuelle un des horlogers indépendants parmi les plus intégrés. Quand je vois ce que nous livrons à certaines marques ou à certains groupes qui ne disposent pas d’une telle assise industrielle, cela ne peut que conforter mon opinion.

La croissance visée par Parmigiani passe-t-elle par un renforcement de son réseau de distribution ?


Nous y sommes contraints, question de visibilité de la marque si nous voulons la rendre pérenne. Par rapport à la situation de nos grands-pères, qui pouvaient se contenter d’être présents dans un ou deux marchés, aujourd’hui nous devons assurer une présence véritablement internationale. Ce qui demande des moyens importants. À mon avis, la distribution représente actuellement le problème de fond de la profession, car en parallèle à l’intégration industrielle, nous sommes confrontés à celle des réseaux de vente de la part des grandes enseignes horlogères, sans parler de la place que prétendent aujourd’hui occuper les groupes auprès de leurs revendeurs. Une telle situation rend les choses plus difficiles pour les indépendants.

Un bémol toutefois : certains détaillants sont en train de se rebeller contre de tels diktats. Or le seul moyen pour eux de contrebalancer cette pression consiste à travailler avec les Maisons indépendantes. C’est la carte que nous avons à jouer pour positionner Parmigiani au sein d’un réseau que nous voulons étoffer à 400 points de vente dans le monde. Une stratégie qui vise également à équilibrer notre présence entre les différents marchés. Jusqu’ici, Parmigiani a toujours été très bien implanté en Europe avec 50 % des ventes. Nous voulons maintenant pousser l’Asie et les Amériques. Mais cela demande également de notre part davantage de créativité pour nous adapter aux nouvelles habitudes de consommation, notamment via Internet ou encore à travers ces nouvelles boutiques « conceptor » qui proposent un univers où l’horlogerie se mêle aux cravates, chaussures, polos ou lunettes de soleil. Il faut bien se rendre compte qu’aujourd’hui le shopping est devenu le sport universel par excellence.

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